C'est quoi la vie? C'est quoi l'amour? C'est quoi la mort? Pourquoi il fait jour? Pourquoi il fait nuit? Pourquoi le ciel est bleu? Pourquoi les fleurs sentent bon? Pourquoi maman est partie? Pourquoi papa l'a tué? Pourquoi est-ce qu'on a mal? Pourquoi on pleure? Pourquoi?

Mazzy est une louvette tout ce qu'il y a de plus banal. Elle est curieuse de tout, s'émerveille d'un rien, d'un battement d'aile de papillon comme du murmure du vent le soir dans la forêt. Elle passe ses journées à courir, à jouer, à poser des questions et à trouver les réponses toute seule. Sa seule amie est la solitude, et elle s'en accommode très bien. Elle se passionne de plantes, d'insectes, et ne se nourrit que de fruits car elle ne comprend pas pourquoi elle aurait le droit de s'attaquer à plus faible qu'elle.
Elle n'a conscience de rien, même pas d'être la figure de naïveté la plus probante qui existe. Elle est légère, elle se laisse porter par le vent, dans ses paroles, dans ses actes. Elle aime la vie par dessus tout, même si cette dernière ne l'a pas épargné. Elle n'est pas rancunière, elle est douce, elle est câline, elle est attachante, elle est drôle. En fait, il existe deux mots pour la décrire. Pour décrire la moindre facette de son caractère. Oui. Mazzy est jeune. Mazzy est orpheline.

Cours.

C'est la dernière chose qu'elle m'a dit. Je me souviens encore de sa voix étranglée par les larmes. Mon père lui, était partit chassé. Je ne comprenais pas bien à l'époque pourquoi ma mère devait s'éclipser en même temps que mon père, lorsqu'il s'en allait chasser, me laissant seule et livrée à moi même pendant parfois des heures entières. C'est d'ailleurs pendant ces longs moments de solitude que je m'aventurais dans la forêt, à la recherche de nouvelles plantes et de nouveaux insectes que je ne connaissais pas. Ce soir là, ils étaient tous les deux partis, comme d'habitude. Mon excursion avait duré... Un peu moins longtemps qu'à l'accoutumée, je dirai entre 1 heure et demi et 2 heures. Et quand je suis rentrée, j'ai entendu ma mère hurler. Je l'ai retrouvé là, écrasée sous la masse qu'était mon père. J'ai croisé son regard, perdu, vide, triste. Et c'est là qu'elle a crié. Cours. Je n'ai pas sut bouger, tétanisée, paralysée par la peur et l'incompréhension totale. Je n'étais qu'une gamine, la mort je ne connaissais pas ça, je n'en avais pas encore conscience. Ses yeux se sont fermés, et mon père est venu vers moi. Il tremblait, il semblait choqué, tout autant que moi. Je l'ai regardé, et un silence morbide s'est installé entre nous. Il pleurait. Doucement, il m'a prit dans sa gueule et m'a emmené je ne sais pas trop où. Je couinais, pour attirer son attention, mais il ne s'arrêtait pas, il ne bronchait pas, continuant sa route vers... les terres de Wolf's Revolution. Là, il me déposa à la frontières des terres de l'Est, et posa sur moi un regard attendrit mais froid. « Elle est où, Maman? » Il me répondit qu'elle dormait, et qu'elle reviendrait me chercher plus tard. J'acquiesçai, et le regardai partir. Elle n'est jamais revenue. Quelques jours après mon arrivée, la meute qui occupait ces terres m'accueilla et prit soin de moi. J'étais petite, à l'époque, je devais avoir 7 mois. Et c'est plus tard que j'ai compris. Qu'il l'avait tué, qu'il m'avait mentit, qu'il m'avait abandonné.